1° temps : soutien à l'écriture/Modalités :
Pour solliciter la structure il est demandé aux auteurs qui désirent écrire un projet de film documentaire d'envoyer :
- une note d'intention formulant la naissance du projet, la description du projet, les choix artistiques et techniques pour le réaliser, ainsi que les questions que se pose l'auteur/réalisateur. Cette note est de deux pages minimum et ne doit pas dépasser quatre pages.
L'équipe de Carnet de ville se réserve le droit d'accepter ou de refuser à la lecture de ce court dossier, son soutien à l'écriture bénévole. Le délai d'instruction par l'association est de deux mois maximum. Si le projet est retenu, après une séance de travail un calendrier est mis en place avec des RDV réguliers d'élaboration critique. Cette phase se conclue par le dépôt par l'auteur d'une demande d'aide à l'écriture s'il le désire. Carnet de ville et l'auteur sont libres d'arrêter leur collaboration à tout moment.
2° temps : accompagnement et développement du projet.
Cette phase dans son contenu , ses modalités et ses possibles financements est élaborée par Carnet de ville avec l'auteur en partenariat ou pas avec un coproducteur délégué.
Parfois un financement complémentaire à l'aide à l'écriture pour l'accompagnement peut être perçu par le développeur Carnet de ville. Plus régulièrement des fonds d’aide des collectivités et du CNC permettent aux producteurs « conjointement » avec leurs auteurs le développement des projets de films documentaires. Ces fonds d’aide au développement viennent après des aides à l’écriture perçues par les auteurs pour faire avancer la dynamique couple auteur/producteur vers la mise en production. Il s'agit d'un travail de pré-production que s'autorise Carnet de ville, qui a pour objet l’affinement du projet et la définition d’une stratégie de développement de production. Non pour développer des écritures illustratives des usages, mais bien plutôt dans la conscience des usages, des conventions voire des autocensures, pousser à l’émergence d’écriture cinématographiques singulières. Ces aides au développement conditionnées par la signature d’un contrat engageant le producteur et son auteur (avec premier versement effectif), sont destinées à soutenir une double démarche :
-
Soutenir le développement du projet dans son écriture pour faire en sorte que ce dossier artistique aille au plus loin de l’ambition maitrisée de l’auteur. De ce point de vue le producteur est le premier lecteur d’un projet. L’auteur retravaillant son écriture. Le producteur devant être capable de conforter le projet dans sa puissance d’évocation d’un film à venir en posant les bonnes questions à l’auteur. L’auteur va selon, compléter ses investigations, sa documentation, ses rencontres, accepter les reprises ou retouches nécessaires à sa cohérence et à sa force, expérimenter des choix de réalisation… Il ne s’agit aucunement de forcer un projet à rentrer dans une case formatée : le plus sûr moyen de tuer un projet.
-
Soutenir la recherche du producteur ou des coproducteurs pour un partenariat efficace à la hauteur des ambitions du projet. Mise au point d’une stratégie de production. Depuis le montage d’un budget de production complet jusqu’à la possible signature des contrats de coproduction, en passant par un plan de financement réaliste : présence sur des festivals, des marchés, contacts avec les diffuseurs, contacts avec les coproducteurs (apports en nature ou cash)… Voyages, déplacements, rencontres… Comptes rendus et réunions de travail réguliers avec l’auteur et/ou réalisateur. Mise en place d’un échéancier.
Une bonne démarche de production implique d’y associer pleinement l’auteur/réalisateur. Ne pas mettre l’auteur devant le fait accompli (éviter le « viens vite signer le contrat , je dois le rendre demain ! »). L’auteur et le producteur doivent cheminer ensemble. L’argumentaire du producteur s’en trouvera renforcé, le pitch affiné, etc. jusqu’au projet (qu’on l’appelle dossier artistique ou scénario) qui reste la pièce maitresse du producteur dans sa démarche partenariale.
« Dans le scénario il y a allusion continuelle à une œuvre cinématographique à faire, (…) une volonté de la forme d’en être une autre, c’est à dire qu’il capte la forme en mouvement : un mouvement s’achevant librement et de diverses manières dans l’imagination de l’écrivain et dans l’imagination collaboratrice et sympathisante du lecteur, qui coïncident librement et de différentes manières ».
Pier Paolo Pasolini, L’expérience hérétique, 1976, Ramsay poche cinéma, (« Le scénario comme structure tendant à être une autre structure »).